Explosion des cas de TDAH : simple prise de conscience ou surdiagnostic
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est aujourd’hui l’un des diagnostics les plus posés chez l’enfant, et de plus en plus chez l’adulte. Ce qui était autrefois méconnu est devenu en quelques années une réalité omniprésente dans les cabinets médicaux et les écoles. Mais cette croissance fulgurante interroge : assiste-t-on à une prise de conscience légitime ou à un surdiagnostic préoccupant ?
Une hausse qui soulève des questions
Depuis les années 2000, les cas de TDAH explosent. En France, entre 3 % et 5 % des enfants sont concernés selon les estimations. Aux États-Unis, ce taux dépasse parfois les 10 %.
Pourquoi ? Meilleure connaissance du trouble ? Pressions scolaires accrues ? Moindre tolérance face à l’agitation naturelle de certains enfants ?
La frontière entre comportement normal et trouble neurodéveloppemental semble s’être floutée. Or, tous les enfants remuants, rêveurs ou inattentifs ne sont pas porteurs d’un TDAH.
Un trouble bien réel… mais pas universel
Le TDAH est un trouble reconnu, avec des symptômes spécifiques : inattention marquée, impulsivité, agitation persistante dans plusieurs contextes. Lorsqu’il est bien diagnostiqué, il ouvre l’accès à une prise en charge adaptée et peut transformer le quotidien d’un enfant en difficulté.
Mais tout l’enjeu est là : bien diagnostiqué. Trop souvent, une simple agitation en classe ou une baisse de concentration suffit à lancer la machine : suspicion → consultation → étiquette TDAH → traitement.
Un processus rapide, parfois bâclé.
Les risques du surdiagnostic
Le surdiagnostic n’est pas anodin :
- Médicalisation de comportements normaux;
- Prescription de psychostimulants à long terme;
- Stigmatisation de l’enfant (« il a un trouble »);
- Perte de confiance des parents dans leur rôle éducatifMise à l’écart d’autres explications (stress, anxiété, dys, environnement…).
Le danger : que le diagnostic devienne un fourre-tout, une réponse automatique face à des enfants qui ne rentrent pas dans le cadre scolaire ou social.
Une évaluation sérieuse, ou rien
Le diagnostic de TDAH doit être complexe, rigoureux, multidisciplinaire. Il doit inclure :
- Des entretiens avec les parents, l’enfant, les enseignants;
- Des observations sur plusieurs mois;
- Des tests psychométriques et neuropsychologiques;
- L’élimination d’autres causes possibles.
Un TDAH bien diagnostiqué, c’est un enfant réellement aidé. Un TDAH mal posé, c’est un enfant mal compris.
Vigilance, pas précipitation
L’explosion des cas de TDAH peut être vue comme une avancée : on repère enfin des enfants autrefois laissés pour compte.
Mais elle peut aussi masquer une dérive : celle d’une société qui tolère de moins en moins la différence, l’agitation, l’ennui, le hors-cadre.
Le rôle des professionnels, psychologues en tête, est de distinguer le trouble du malaise, d’accompagner sans enfermer, de diagnostiquer avec discernement.
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